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9 juillet 2010 5 09 /07 /juillet /2010 21:22

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La polémique enfle depuis plusieurs jours. A juste titre. Les députés du Nouveau Centre (Philippe Folliot et Jean Dionis) ont souhaité, dans le cadre des mesures de lutte contre l’obésité, interdire à tout fast-food d’ouvrir à proximité d’un établissement scolaire. Cette proposition - allant dans le sens des promesses gouvernementales - a pourtant été repoussée par le Parlement.

En accord avec le projet sur la modernisation de l'agriculture, cette proposition visait à mettre en adéquation la lutte contre l’obésité galopante en France et la réglementation interdisant l’implantation de restaurants rapides - très prisés par les jeunes - à moins de 200 m d’une école.

Finalement, la proposition des deux députés n'a pas fait long feu.

Cette décision du Parlement apparaît dommageable et en totale contradiction avec les discours gouvernementaux, notamment avec la communication mise en place (mangerbouger.fr, 5 fruits et légumes par jour, ne pas manger trop salé, sucré ou gras). On pourrait même considérer cette décision parlementaire comme totalement incompréhensible. La restauration rapide va pouvoir disperser ses calories grasses et sucrées au gré de la volonté des élèves hors de tout contrôle nutritionnel.

Quels qu’aient été les chiffres avancés par les députés Nouveau Centre, qui évoquaient des jeunes de plus en plus touchés par l’obésité (près de 20% en 2003) et une obésité augmentant de façon plus qu’alarmante, la décision parlementaire n’a pas varié. Autre donnée avancée par MM. Folliot et Dionis : une étude américaine montre que l’obésité dans une école augmente de 5% dès lors qu’un fast-food est implanté à moins de 150 m de l’école !

 

La loi, objet du marketing ?

 

Le lobbying mené par les groupes de restauration rapide, qu’ils vendent des hamburgers, des sandwiches ou des préparations à base de poulet, peut expliquer une partie de cette décision. Toujours est-il que la responsabilité des députés et sénateurs ayant repoussé cette proposition de loi est clairement engagée.

Les plus jeunes sont extrêmement sensibles au marketing et à la communication mis en place par les grandes enseignes de fast-food. L’addiction au sucre, aux acides gras trans hydrogénés, pose dès lors sérieusement problème dans cette « alimentation ».

Les fast-foods ne sont pas les seuls qu’il convient de mettre en accusation dans cette épidémie d’obésité. Ils sont tout autant responsables que les nourritures industrielles discount ou les autres types de restauration rapide (le sandwich au thon et à la mayonnaise de la boulangerie au coin de la rue) eux aussi fautifs. La mauvaise alimentation des jeunes est aussi souvent due au fait qu’on leur propose des produits rapides, ludiques et provoquant une probable addiction alimentaire.


L’avis des nutritionnistes

 

Du côté des professionnels de la nutrition, on estime que ces 200 m d’éloignement ne changeront rien au problème. Quelques voix s'élèvent et proposent que les fast-foods modifient leurs recettes, proposent davantage de salades et de plats équilibrés.

A cela, on peut répondre qu’il s’agit avant tout d’une question d’éducation alimentaire. On sait pertinemment que les plus jeunes préfèreront le trio soda-hamburger-frites, délétère pour la santé à court terme. Quand bien même les fast-foods proposeront des salades, il y a fort à parier qu’elles ne seraient pas majoritairement consommées par les publics scolaires.

La solution passe, une fois encore par une responsabilisation des plus jeunes, une réelle éducation aux goûts prônée par Christian Etchebest et bien d’autres personnes. Cette sensibilisation passe aussi par l’école qui doit faire réellement son travail de prévention face à l’obésité, face aux maladies en dérivant directement.


Responsabiliser

 

Dans la mesure où ce sont des parlementaires qui ont repoussé cette loi, il apparait étonnant que l’action du législateur soit aussi divergente que cela face aux promesses, au PNNS2, aux mesures anti-obésité. Il semble des plus délicats de jouer sur deux tableaux dans cette lutte de tous les instants, dans ce combat sanitaire majeur.

Face à l’obésité, l’ensemble des acteurs politiques, sanitaires, nutritionnels, agro-alimentaires doivent (devraient) agir d’une même voix.

Quand des engagements mettant en jeu la santé de tous sont pris, on les respecte. Faute de quoi, déclarer l’obésité grande cause nationale est relativement peu utile.

 

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